Le pape à Marseille. Pour Benoît Payan, le maire de la ville, l’événement est historique. Cela « fait cinq siècles qu'on n'a pas eu de pape et pour nous Marseillais c'est un symbole puissant et fort » réagit le maire dans un entretien accordé à l’AFP. « On a un pape qui est particulièrement courageux et qui dans les tourments du monde, dans les crises qu'on est en train de traverser, a un message universel et un message de paix qui dépasse bien évidemment les croyants, les chrétiens, les catholiques, un message qui s'adresse à tout le monde » ajoute Benoît Payan.
"Le pape ne fait pas de politique"
Pour le maire, « Marseille correspond à ce message, l'histoire de Marseille et des Marseillais correspond à ce message. Cette histoire est faite des tourments du monde, de gens qui ont fui la guerre, la misère. Et je crois que ce message-là, à ce moment-là, va être quelque chose de grand, de beau et de fort, pour Marseille mais pour le monde aussi ».
Alors que la venue du pape se fait dans une actualité européenne marquée par des arrivées de migrants à Lampedusa, Benoît Payant estime que « le pape ne fait pas de politique et les politiques qui le ramènent à ça, non seulement ne se grandissent pas, mais se trompent de chemin et de direction. Le pape a un message à délivrer, il n'a pas de conseils à donner ». Le pape a dit qu’il venait aussi à Marseille pour rencontrer des migrants passés par Briançon.
Devoir de vivre ensemble à Marseille
Sur le symbole de la visite du pape dans une ville aussi multiculturelle que Marseille, Benoît Payan estime qu’à « Marseille, il y a des gens qui croient et des gens qui ne croient pas, des gens qui sont catholiques, d'autres juifs, d'autres musulmans, il y a des bouddhistes, des protestants, il y a des laïcs. Et tout le monde vit ici depuis des siècles parce que c'est une ville où il y a des centaines de milliers de personnes qui croient différemment et qui vivent et coexistent ensemble ». « Quelle que soit notre histoire, qu'on arrive d'Algérie, du Portugal, d'Italie, des Comores ou d'ailleurs, on a fait cette ville ensemble. On a le droit de croire en un Dieu, on a le droit de ne pas croire en un Dieu, mais on a le devoir de vivre ensemble, et ça c'est quelque chose de très précieux, c'est ce qui nous a permis d'être Marseille et je veux que ça perdure » ajoute Benoît Payan.