Les Nouvelles Publications : Pourquoi avoir décidé de vous installer à Marseille, où le marché du coworking est déjà bien développé ?
Pascal Givon : Nous avons pour objectif que Now coworking se déploie dans les dix plus grandes villes françaises. Nous sommes déjà présents à Lille, Bordeaux ou Lyon et comptons ouvrir de nouveaux espaces à Rennes, Nantes ou Nice. Le fait de s'installer à Marseille entre donc tout simplement dans cette logique. Nous n'avons pas spécialement fait d'études au préalable car nous sommes sûrs de notre proposition, nous sommes convaincus qu'il manque du coworking en France et que nous pourrons aller chercher le marché. Nous avons confiance en l'activité du coworking, en notre produit et en la ville de Marseille qui se développe bien.
Nous avons ouvert notre premier espace de coworking d'une surface de 1 200 m2 à Rouen, d'où nous sommes originaires, en 2015. On nous a pris pour des fous... Et en fait ça a super bien marché ! Or, quand un artiste part en tournée, il commence souvent par Rouen car on dit que le public y est difficile et que si ça prend, alors ça marchera ailleurs.
Comment comptez-vous vous démarquer ?
Quand nous sommes arrivés à Lyon, nous avons cassé les prix lors de l'ouverture. Sauf qu'une partie des clients n'est pas restée une fois l'offre terminée car ils n'étaient venus que pour les prix attractifs. Aujourd'hui, nous faisons des offres raisonnées et nous investissons plutôt dans les animations. Nous en organisons en moyenne une par jour et par site. Cela va du petit-déjeuner d'accueil à des formations techniques. Nous proposons par exemple un format de conférence qui se nomme « J'ai rendez-vous avec... » dans laquelle une personnalité explique comment elle a rebondi après des échecs car nous entendons beaucoup d'entreprises ou de jeunes qui ont envie d'abandonner.
De fait, sous le nom de « coworking », on peut mettre plein de choses. Il y a des espaces hybrides, comme les nôtres ; les coworkings français historiques avec des espaces ouverts uniquement aux entrepreneurs indépendants, pas à des salariés ; et enfin des lieux qui font plutôt de l'attribution d'espaces.
Fin février 2020, vous ouvrirez ce nouvel espace sur le Vieux-Port. Comment choisissez-vous les lieux dans lesquels vous vous installez ?
On ne prend que des immeubles à fort caractère car nous accueillons des indépendants, des étudiants des TPE et PME mais aussi des équipes entières de collaborateurs ou des grands groupes. Par exemple, à Marseille, nous avons déjà eu la demande d'une société parisienne qui compte nous prendre une cinquantaine de postes pour ses salariés.
Concernant l'emplacement, notre démarche est différente de celle d'une entreprise où l'idée est d'abord de s'installer puis de dire : « Venez travailler ici. » Nous cherchons à ouvrir là où les gens vivent. Nous avons plus besoin d'être dans un lieu d'habitation que de travail. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous ne nous sommes pas allés du côté des Docks.
Quel taux de remplissage espérez-vous pour l'ouverture ?
Habituellement, nous sommes entre 30 et 40 % au moment de l'ouverture. Et nous pensons atteindre ce ratio à Marseille car nous avons déjà eu des demandes ou des réservations, d'une entreprise parisienne comme je vous le disais, mais aussi de télétravailleurs, d'entreprises marseillaises qui se trouvaient dans d'autres espaces ou encore d'une personne qui va par exemple rompre son bail.