Les Nouvelles Publications : Ce débat entre les deux candidats à la présidence du Medef, Patrick Martin et Dominique Carlac’h, est-il très attendu par les militants de l’UPE 13 ?
Philippe Korcia : C’est toujours important pour le mouvement de voir un nouveau président national arriver puisque c’est lui qui est en charge des négociations avec nos gouvernants, donc c’est intéressant de connaître la personnalité des candidats qui vont incarner cela. Visiblement, ça préoccupe les gens puisqu’on a plus de 1 200 personnes qui seront présentes au Silo ce lundi 5 juin, avec un débat sur les personnalités, sur les enjeux ou sur la façon qu’ils ont de voir le mandat, et aussi, ce qui va être essentiel pour nous, sur leur approche sur le territoire : comment considèrent-ils les territoires ? L’UPE 13 est le premier Medef territorial de France, dont on est écouté et c’est aussi pour cela qu’ils viennent s’exprimer à Marseille.
On a organisé cet échange de façon active et positive dans le sens où on souhaite qu’il y ait un vrai débat. Il y en aura un premier avec un journaliste, et ensuite un deuxième avec des politiques du territoire qui viendront débattre avec les candidats. Cela va être un grand moment puisqu’on aura la chance d’avoir l’ensemble du monde économique et politique lundi soir. Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence et du Département des Bouches-du-Rhône, seront là, tandis que Benoît Payan, le maire de Marseille, devrait être là. Tous seront présents pour écouter, pour débattre, et ça prouve aussi la force de l’UPE 13 sur ce territoire.
L’UPE 13 a-t-elle déjà pris position officiellement pour l’un des deux candidats ? Vous-même à titre personnel ?
A titre personnel, je soutiens Patrick Martin. Et à l’issue du débat, sera organisée une prise de décision globale de l’UPE 13 que je communiquerai mardi 6 juin. Il faut savoir que l’UPE 13 dispose de 15 personnes que j’ai désignées qui vont voter pour l’élection du président du Medef. Sur les territoires, c’est nous qui avons le plus de voix, après il y a les fédérations, etc.
Je pense que le débat de lundi va être intéressant parce que les sujets sont nombreux et variés. Après ces périodes de crises, on est sur un moment un peu compliqué sur le pouvoir d’achat, l’inflation, la reprise économique, les tensions avec les taux ou la relocalisation. Il y a plein de sujets "autres" qui vont impacter cette mandature, des choses importantes qui intéressent nos entreprises, et c’est bien d’avoir ce décryptage lundi soir.
Qu’attendez-vous du prochain président du Medef ? Et en corollaire, qu’a-t-il manqué à Geoffroy Roux de Bézieux, le président sortant ?
Geoffroy Roux de Bézieux a été un grand président. Il a su incarner le poste, être proche du monde économique et surtout, il a su être un vrai représentant de l’ensemble des entreprises pendant les différentes crises. Et toutes les interventions qu’il a pu faire auprès de nos gouvernants pendant la crise de la covid ou celle de l’inflation, ont sauvé beaucoup d’entreprises. C’est pourquoi je suis très reconnaissant à Geoffroy Roux de Bézieux pour son parcours et pour la façon dont il a su faire évoluer le Medef vers la modernité. Il a su créer des commissions intéressantes, à l’image de celle consacrée à la RSE [Responsabilité sociétale des entreprises, NDLR]. Il a été de tous les combats, et à chaque fois qu’on l’a appelé, nous sur le territoire, il a répondu présent.
Il ne lui pas manqué grand-chose si ce n’est peut-être du temps pour mettre en place tout ce qu’il a voulu faire. Je rappelle que durant trois ans, on a été bloqué : ça a été un mandat compliqué avec ces crises. C’est pour ça aussi que je soutiens Patrick Martin, qui était président délégué, parce qu’il faut un peu de continuité. Je suis membre du conseil exécutif du Medef national, j’ai vu tout ce qu’ils ont essayé de construire ensemble. La continuité, dans certains cas, c’est bien, car cela amène une histoire et cette histoire, il faut la poursuivre. Récemment, le taux de notoriété du Medef est passé à près de 80 %, et les personnes sondées, chefs d’entreprise et population, considèrent que le Medef est la première organisation patronale qui a su défendre le monde économique. Et ce résultat, c’est grâce à l’impulsion qu’a donnée l’équipe en place, Geoffroy Roux de Bézieux en premier, mais évidemment aussi Patrick Martin qui était le président délégué.
On a la chance d’avoir deux très bons candidats qui vont arriver lundi. Dominique Carlac’h est aussi quelqu’un de formidable, qui a su créer aussi un dynamisme au Medef dont elle a été vice-présidente. J’espère qu’ils trouveront peut-être un terrain d’entente pour travailler ensemble dans le futur. Je suis très confiant et je trouve que cette élection s’est très bien passée, avec des débats intéressants. C’est pour ça que je suis ravi d’avoir lundi l’ensemble du monde économique et politique pour écouter ça, et tirer encore plus le Medef vers le haut.