AccueilEconomiePour Culturespaces, "the show must go on" aux Baux-de-Provence

Pour Culturespaces, "the show must go on" aux Baux-de-Provence

Culturespaces, gestionnaire des Carrières des lumières et du château aux Baux-de-Provence, a lancé son nouveau spectacle "De Vermeer à Van Gogh" avec une nouvelle directrice artistique. En espérant une issue favorable aux procédures judiciaires.
La nouvelle expo des Carrières des lumières a débuté le 24 février.
J.-C. Barla - La nouvelle expo des Carrières des lumières a débuté le 24 février.

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Présenté en avant-première le 23 février, veille de son ouverture au public, "De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais" sera-t-il le dernier spectacle présenté par Culturespaces dans l’enceinte des Carrières des lumières aux Baux-de-Provence ? La 11e chambre correctionnelle de Paris a condamné voici quelques jours le groupe gestionnaire d’espaces culturels, fondé et présidé par Bruno Monnier et exploitant du site depuis plus d’une décennie, pour « recel de favoritisme » au prétexte qu’il aurait bénéficié d’informations « privilégiées » pour emporter le marché de délégation de service public (DSP) initié par l’ancien maire des Baux, Michel Fenard. Ce dernier, à l’origine de l’attribution de la DSP et de ses renouvellements successifs, s’est vu lui condamné pour « délit de favoritisme ».

La procédure judiciaire avait été entamée en 2010 par les anciens propriétaires des lieux qui avaient baptisé « Cathédrale d’Images » ces anciennes carrières de calcaire qu’ils percevaient comme un écrin original pour des vidéoprojections. Dans sa décision, la justice réclame une résiliation du contrat au 1er novembre 2023, ce qui obligerait Culturespaces à libérer le site sur lequel il a investi plusieurs centaines de milliers d’euros en réaménagements et équipements numériques. Mais le groupe a fait appel, en contestant dans un communiqué les arguments avancés, qualifiés « d’interprétations erronées des règles de droit applicables à l’époque », et en dénonçant « l’hostilité irrationnelle de la partie civile ».

Pour Etienne Devic, directeur des Carrières des lumières et du château des Baux pour Culturespaces, « la nouvelle saison s’ouvre dans la sérénité. Nous ne renonçons pas. Nous attendons que la mairie décide ce qu’elle entend faire. Le dernier jugement s’avère moins sévère que les réquisitions* et ne nous interdit pas de nous positionner si une nouvelle délégation de service public est lancée. Nous espérons bien que ce n’est pas notre dernière présentation ici. »

Des projets de qualité malgré le contexte

Après deux années perturbées par la propagation de la Covid, Culturespaces a retrouvé aux Baux en 2022 la possibilité d’accueillir le public sans restriction. « Notre fréquentation s’est élevée à 625 000 personnes de mars 2022 à janvier 2023, ce qui nous satisfait. Les visiteurs étrangers et les groupes sont revenus et les visiteurs régionaux nous ont démontré leur fidélité. Notre exposition "Destination Cosmos, l’ultime défi" conçue avec le CNES [Centre national d’études spatiales, NDLR] et présentée lors de soirées spéciales a réuni 50 000 personnes avec les "Intégrales" reprenant trois spectacles passés. »

Pour 2023, la direction renouvellera l’initiative sous un calendrier différent, en journée, compte tenu du sujet familial de l’exposition "Tintin, l’aventure immersive". L’immersion du personnage d’Hergé dans les carrières sera adaptée de sa création dans l’Atelier des lumières à Paris, autre site de Culturespaces, en collaboration avec Tintinimaginatio. Elle débutera le 16 février et sera accessible les dimanches et, lors des vacances scolaires, les mercredis en plus.

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Quant à l’exposition actuelle sur les peintres hollandais, complétée par un format court d’une dizaine de minutes sur "Mondrian, l’architecte des couleurs", elle a été réalisée par la directrice artistique, Virginie Martin, artiste numérique et architecte, qui succède à l’historique Gianfranco Iannuzzi, après avoir déjà travaillé en Provence pour Culturespaces sur l’exposition "Les grands maîtres du Japon" à l’Hôtel de Caumont à Aix et sur "Kandisky", déjà aux Baux. Elle réussit à insuffler sa marque, jouant à la fois sur l’intimité de certaines peintures et l’explosion de couleurs d’autres, grâce à une animation très dynamique. « J’ai voulu restituer les émotions que j’ai ressenties à la découverte des œuvres en m’appuyant pleinement sur les particularités du lieu, mais sans les dénaturer », dit-elle.

* Le procureur avait requis deux ans d’interdiction de postuler à des marchés publics. Une autre procédure judiciaire concerne le renouvellement de la convention en 2018 avec Culturespaces sur le château des Baux. La cour administrative d’appel a jugé le 28 novembre 2022 que ce contrat devait être également résilié au 1er novembre 2023, un délai jugé nécessaire pour que la commune reprenne les procédures de passation des conventions. Culturespaces pourrait donc potentiellement candidater à nouveau.

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