Si la moquette grise et d'un dégradé de bleu est presque posée, le mobilier est encore emballé et les ouvriers s'affairent toujours aux 29e et 30e étage de la tour La Marseillaise. Cet espace en chantier accueillera dès le 2 janvier 2019 le « sky center » du World Trade Center Marseille Provence.
L'organisme dispose déjà d'un lieu d'accueil en centre-ville, rénové en 2017 pour 4 millions d'euros. Alors pourquoi décider de s'installer en haut de la nouvelle tour de l'architecte Jean Nouvel ? « En 2013, nous avons lancé une étude et en avons conclu qu'un World Trade Center dans une capitale régionale devait faire 5 000 m2. Nous avons donc décidé de rénover notre établissement du centre-ville de 3 000 m2 environ, le "city center", et de le compléter avec un second », explique Paul Chaffard, président du World Trade Center Marseille Provence.
Pour le nouveau lieu d'implantation, deux conditions sont posées : que le bâtiment soit situé dans le périmètre d'Euroméditerranée, « car la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence, notre principal actionnaire, est surtout présente dans le centre-ville. C'est donc un signal fort », et qu'il soit déjà existant. Un temps étudiés, le Calypso ou la Porte Bleue (ex Tour Horizon) sont finalement rejetés. La vue depuis les étages élevés de La Marseillaise, signe du rayonnement de la ville et son attractivité, l'emporte.
Haut de gamme
Car l'attractivité est au cœur du projet porté par le World Trade Center Marseille Provence. « A Lyon, OnlyLyon [la marque territoriale de la métropole, NDLR] dispose d'un étage où ont lieu tous les rendez-vous à caractère économique. Or, il nous manque un lieu réceptif de ce type à Marseille ». Le 30e étage de la tour est donc destiné à devenir un outil de rayonnement économique. Il a été conçu avec des salles de réunion modulables pour accueillir des cocktails et « attirer des événements » d'entreprises mais aussi d'instances chargées de développer et promouvoir le territoire à l'image de la CCI, Provence Promotion, Euroméditerranée ou la métropole. Un espace lui a d'ailleurs été réservé, suivant le modèle lyonnais, mais son caractère permanent est encore en discussion avec la collectivité.
Au 29e étage, place au centre d'affaires et espace de coworking « haut de gamme pour des entreprises déjà installées ou internationales », explique Paul Chaffard, dos à Notre-Dame-de-la-Garde, visible depuis les baies vitrées. A l'ouverture, 50 % des espaces devraient être commercialisé.
Pour occuper ces deux étages, le World Trade Center a dépensé trois millions d'euros dans les travaux et l'aménagement. Somme à laquelle il faudra ajouter 900 000 euros de loyer annuel. Paul Chaffard détaille : « Au total, entre la rénovation du centre-ville et cette ouverture, ce sont 9 millions d'euros car il faut aussi ajouter les pertes d'exploitation, lors de la fermeture du centre-ville par exemple, et puis le temps d'atteindre l'équilibre. »