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Pourquoi une Maison du podcast à Marseille ?

En France, le podcast comptabilise 15 millions d’écoutes mensuelles (selon Médiamétrie). La directrice artistique de la future Maison du podcast, Ambre Gaudet, nous en dit plus sur ce projet et sur son podcast Wild, plébiscité par 370 000 auditeurs.
Ambre Gaudet et un orphelin du sanctuaire Papaye international, au Cameroun, son premier voyage à titre personnel qui a donné naissance à son podcast Wild.
D.R. - Ambre Gaudet et un orphelin du sanctuaire Papaye international, au Cameroun, son premier voyage à titre personnel qui a donné naissance à son podcast Wild.

Economie Publié le , Propos recueillis par Alexandra ZILBERMANN

Intarissable sur le règne animal, l’ex-journaliste/matinalière sur RTL2, Ambre Gaudet, pilote la mise en œuvre de la future Maison du podcast. Installé au sein du Pôle média de la Belle-de-Mai, le site a vocation à accueillir non seulement le grand public, mais aussi les scolaires. Entre suivi de chantier, projets à venir et son podcast Wild, devenue une jolie marque jeunesse, la désormais productrice Ambre Gaudet nous explique comment tout a commencé.

Les Nouvelles Publications : La Maison du podcast est financée par le groupe UHM (Unique héritage média). Comment avez-vous rejoint le projet ?

Ambre Gaudet : L’idée de la Maison du podcast est mon projet, que j’ai essayé de monter seule l’hiver dernier à Marseille, où j’habite. En parallèle, le groupe UHM m’avait fait travailler sur des séries audio telles que "Moi, ado président" et "Le monde des ados". Le groupe m’a aussi racheté mon podcast Wild. Voyant que la Maison du podcast était un projet assez lourd à porter seule, je leur ai proposé de le monter avec moi.

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Que fait le groupe UHM ?

C’est un groupe de presse orienté jeunesse et connaissance, qui possède une vingtaine de magazines (Le Journal de Mickey, Abricot, Pirouette, Picsou magazine…), mais développe aussi des applications numériques et édite des livres. Il compte 120 salariés, pour un chiffre d’affaires de 70 M€. Ils se sont lancés dans le podcast deux ans avant moi, en 2017. Leur podcast "Mythes et légendes" cartonne avec 15 millions d’auditeurs dans le monde et est traduit en quatre langues.

Pourquoi leur avoir vendu Wild ?

Parce que c’est un gouffre financier, qui ne rapporte pas un centime ! Cela fait deux ans que je finance seule mes voyages aux quatre coins du monde, pour en ramener des reportages animaliers.

La monétisation ne fonctionne pas quand on a 30 000 auditeurs sur un épisode?

C’est très compliqué d’aller chercher des sponsors. C’est un vrai métier. Ce n’est pas le mien. J’ai vu dans notre rencontre la possibilité de continuer à faire ce que j’aime, dans un cadre bien plus rassurant. Il faut voir le podcast comme une "vitrine" de son travail, car ce n’est pas du tout rémunérateur.

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C’est quoi la Maison du podcast ?

C’est à la fois un label de production et un outil éducatif. Nous allons aller dans les écoles pour animer des ateliers. Les familles pourront aussi venir sur site, au Pôle média de la Belle-de-Mai, à Marseille. Nous y sommes pour deux ans. Dans un deuxième temps, nous aimerions nous installer en centre-ville de Marseille. La Maison du podcast permettra aussi de comprendre comment on enregistre du son, aidera à "découvrir sa voix", fera écouter des programmes novateurs dans des salles d’écoutes dédiées… Pourquoi ne pas créer aussi un festival du podcast, devenir un centre de formation ouvert à tous... Tout est possible !

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Des ateliers seront proposés dans les écoles. (Crédit : D.R.)

Comment les avez-vous convaincus qu’elle devait s’ouvrir à Marseille et non à Paris, siège de UHM ?

Parce que Marseille a le vent en poupe, que les loyers y sont moins chers qu’à Paris et que désormais, tout le monde sait que le télétravail est possible. Je suis la seule des trois salariés à habiter Marseille et ça fonctionne. C’est chouette que ce projet se fasse ici.

Quels sont les envies de production de ce futur lieu ?

Nous avons déjà sorti une première production, La Bande à Blou, qui a fait 50 000 écoutes en un mois. C’est un podcast pour les tout-petits qui raconte la découverte de la maternelle, via Blou et ses copains. Nous sommes déjà en train de travailler sur des adaptations de bande dessinée en podcast. Un podcast pourrait aussi être adapté en dessin animé.

Votre podcast Wild va donc continuer…

Bien sûr ! C’est mon kiff, ma passion. Wild va aussi être édité chez Larousse au printemps prochain. J’aimerais en faire un dessin animé… donc, oui, mon podcast Wild continue !

Comment tout a commencé ?

Le premier jour du confinement, en mars 2020 ! C’est là que j’ai sorti le premier épisode de Wild, qui retraçait ma rencontre au Cameroun avec les chimpanzés orphelins du sanctuaire Papaye international. C’était mon rêve d’aller là-bas. Mais je ne savais pas à ce moment-là que j’allais rencontrer du succès avec mes productions. J’avais juste envie d’aller découvrir le quotidien d’un centre qui sauve les chimpanzés. Je suis quand même partie avec mon micro et mon appareil photo, sans trop savoir ce que j’allais faire comme reportage. C’était juste un réflexe de journaliste. J’ai monté mon sujet à mon retour et il se trouve qu’il est sorti au bon moment. Tout le monde était disponible forcément. Le succès a été immédiat et je me suis dit que ce serait bien de continuer, pour divertir les enfants, tout en leur apprenant des choses sur les animaux. Je me suis prise au jeu en quelque sorte.

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On apprend quoi avec Wild ?

On apprend pourquoi les lapins ont de grandes oreilles, pourquoi les chiens se disent bonjour en se reniflant le derrière, ou pourquoi les taureaux ont des cornes. Les enfants découvrent la richesse de la faune, aussi bien exotique que celle plus proche d’eux.

Quels sont vos plus beaux souvenirs des 80 épisodes ?

Je dirai forcément le premier, au Cameroun. Je pense aussi à ma rencontre avec des orques, en Antarctique. Imaginez, vous êtes sur un tout petit bateau et d’un coup, vous vous retrouvez au milieu d’une banque d’orques en pleine chasse ! Ce fut épique et assez remuant !

Où irez-vous pour votre prochain voyage ?

Je prépare un séjour en Guadeloupe pour avril prochain, à la rencontre des iguanes, des tortues de mer et autres mangoustes.

Quels sont les chiffres de trafic podcast jeunesse en France ?

Difficile d’avoir des chiffres sur la cible des 3/10 ans. Ce que l’on sait, au vu de nos stats internes, c’est que la cible des 3/6 ans et 6/10 ans fonctionne très bien. Idem chez les jeunes adultes et les adultes. En revanche, les 12/17 ans n’accrochent pas sur ce format audio. Peut-être que les moins de dix ans d’aujourd’hui continueront à l’adolescence à utiliser ce support. Il y a tellement de chantiers possibles autour du podcast, qu’il faut forcément faire des choix. Pour l’instant, avec la Maison du podcast nous ciblons les plus jeunes.

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