Les Nouvelles Publications : Votre expérience est multiple, en tant que serial entrepreneur, mais aussi en tant qu’investisseur. Que souhaitez-vous apporter à la tête de Provence Angels ?
Christophe Baralotto : Il est vrai que je suis le cofondateur de plusieurs sociétés dont Provepharm avec mon ami de toujours Michel Feraud. Durant cette magnifique aventure, nous avons connu des phases compliquées et d’autres plus simples. Beaucoup de personnes nous avaient déconseillé d'être associés. Le vécu est important pour épauler et coacher les jeunes entrepreneurs.
Provepharm Life Solutions, une entreprise "Great Place To Work®"
Aujourd’hui, je suis associé gérant de Jump Venture, une holding d'investissement et de gestion de participations. Il s’agit essentiellement de fonds réinjectés suite à de beaux succès rencontrés durant ma carrière professionnelle. Mes structures ont eu la chance de bénéficier de soutiens et d’aides, c’est à notre tour d’agir pour l’amorçage qui est une aventure risquée mais qui me passionne et m’anime.
Les business angels interviennent juste après la love money (famille, amis). Si eux ferment totalement les yeux et donnent à leurs proches, les business angels les ouvrent un petit peu. Ce n’est donc pas de l’amour aveugle mais bien de l’amour passion.
Provence Business Angels roule avec Tousfacteurs
Provence Angels fête ses 15 ans, que pensez-vous de son évolution ?
Provence Angels a une notoriété, y compris au niveau national. 30 % des investissements sont réalisés en dehors de la région Paca. Nous sommes sollicités et c’est normal de nous intéresser à toutes les pépites. Tous les meilleurs projets ne viennent pas d’ici.
Sur l’année 2022, le réseau a investi 2 M€. Depuis ces cinq dernières années nous sommes dans le top 5 des réseaux français de business angels. Le chemin parcouru est immense et j’entends poursuivre le travail en démocratisant la fonction de business angels. Non, il ne s’agit pas de retraités souhaitant plumer de jeunes entrepreneurs innocents ! Au contraire, nous sommes des militants de l’entreprise, du développement économique et du développement territorial. Nous avons envie d’investir dans de beaux projets, de passer du temps avec les dirigeants. Nous prenons des risques importants en phase d’amorçage et nous sommes quasiment les seuls à en prendre autant. Du reste, il serait important que les fonds d’investissement qui interviennent après nous respectent et valorisent le risque pris au début. Nous avons besoin d’argent pour réinvestir dans de beaux nouveaux projets. Car généralement dans 7 cas sur 10 nous perdons 100 % de notre mise.
Que pensez-vous du projet de place financière régionale en cours de constitution ?
D’une manière générale, tout ce qui contribue à mettre en avant les entreprises et/ou les investisseurs est une bonne chose. Localement nous allons nous rapprocher d’Ambition Capital, l’association des acteurs du capital investissement en région Paca. Jump Venture fait partie des membres fondateurs de cette structure.
Je dois dire qu’ici nous avons beaucoup de chance. La société d’investissement de la Région Paca, Région Sud Invest, fonctionne très bien. J’ai travaillé avec ses équipes en tant qu’entrepreneur et en tant que co-investisseur. Elle est très active et elle joue un rôle majeur dans la chaîne du financement. Il y a également Bpifrance avec ses équipes nationales et régionales. Sans parler d’outils comme le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), le Crédit d'impôt innovation (CII), l'appel à projets "Concours d'innovation i-Nov". L’innovation en France est soutenue, c’est une chance.
