« C’est la plus belle année qu’on ait jamais faite » se réjouit Michel Féraud, cofondateur et PDG de Provepharm, en annonçant un chiffre d’affaires 2022 de 77 millions d’euros. En 2021, le « petit grand laboratoire » marseillais, comme il s’amuse à le définir, avait "culminé" à 64 millions d’euros. Le nombre de collaborateurs s’est également étoffé, ils sont désormais 125 entre la France et les Etats-Unis.
Spécialisée dans la conception de médicaments et dispositifs médicaux depuis qu’elle a relancé avec succès le bleu de méthylène (avec le Proveblue) en "ultra-purifiant" ses principes actifs, l’entreprise continue de mettre en œuvre sa vision stratégique vers 2025 « pour améliorer la vie ». Un objectif qui la conduit à consolider sans cesse ses cinq piliers, brique par brique, à savoir croissance externe, développement interne, transformation commerciale, maîtrise de la production et développement structurel (leadership, RSE…).
L’idée est, à terme, lorsque la nouvelle usine projetée à côté du siège de Château-Gombert à Marseille sera opérationnelle, de maîtriser durablement toute la chaîne de valeur, de la recherche à la commercialisation des produits finis, en passant par les brevets, les études cliniques, la fabrication ou les procédures d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans les pays ciblés. Soit tous les départements d’activités d’un grand laboratoire pharmaceutique. « Depuis la crise sanitaire, les profonds bouleversements de notre secteur nous ont obligés à redoubler d’efforts pour garder le cap, avoue le dirigeant. Les salariés, comme les clients, ont besoin de disposer d’une vision cohérente, honnête, portée par un management qui ose parler vrai, en ne cachant pas ses incertitudes, quand il y en a, et les réussites quand elles arrivent. J’ai expliqué à mes collaborateurs qu’avant de partager de la valeur, il faut la créer. Ils s’engagent s’ils perçoivent le sens de leur engagement. Si nous avons pu investir plus d’un million d’euros dans la réorganisation de nos installations et partagé du bénéfice avec les salariés, c’est parce que Provepharm avance, sans rien lâcher sur ses principes, et qu’on le fait ensemble ».
Provepharm Life Solutions, une entreprise "Great Place To Work®"
Internationalisation accélérée pour Provepharm
En 2022, le groupe a investi 23 % de son chiffre d’affaires en R&D (recherche et développement) et 4,4 millions de produits ont été commercialisés dans une trentaine de pays, soit par des distributeurs, soit directement, son axe privilégié, comme il va le faire au Royaume-Uni d’ici la fin de cette année grâce au démarrage d’une nouvelle filiale. Il détient une vingtaine d’AMM dans le monde entier, pour deux-tiers issues de ses propres recherches et un tiers par acquisition.
« Nous visons un modèle où nous assumons en direct 90 % de la vente de toutes nos solutions sur les quatre ou cinq pays d’Europe et les Etats-Unis qui génèrent 90 % de notre chiffre d’affaires. Nous resterons en modèle indirect sur les autres pays. »
Provepharm a connu une accélération sur l’international : une nouvelle "branche commerciale forte" positionnée à Newark, près de New York, en appui de sa filiale américaine, une joint-venture [collaboration, NDLR] avec un partenaire historique en Allemagne, l’obtention de six nouvelles AMM, une en France et cinq à l’étranger (Pays-Bas, Etats-Unis, Mexique, Arabie Saoudite, Malaisie), l’entrée de son "Proveblue" à Singapour… Une nouvelle expansion significative devrait être annoncée très prochainement. Et la société vise le Brésil après le Mexique. « Nous avons fait aussi l’acquisition de deux produits européens injectables qui visent à être approuvés aux Etats-Unis. Nos partenaires ont vu chez nous une capacité à y parvenir. C’est une reconnaissance que n’ont pas des laboratoires de notre taille », souligne Michel Féraud, soucieux de développer une approche mondiale "One Company" entre France et Etats-Unis, apte à rayonner sur l’Europe et à diffuser des résultats localement.
Susciter l’engagement par la confiance
Ces développements vont accroître les effectifs. « Nous devrions approcher les 160 à fin 2023, glisse le dirigeant, ravi d’avoir été distingué pour la 3e fois "Great Place to work". Nous ne rencontrons pas de problème particulier pour recruter, notre performance, notre climat social, notre environnement et peut-être notre façon de diriger y contribuent. Je n’ai qu’une parole et je m’y tiens. La confiance, c’est aussi de la valeur ».
Le fonds de dotation mis en place par le groupe aide à l’implication des collaborateurs dans des projets pour l’emploi, la santé, la solidarité… Pas pour l’affichage, mais pour ses effets individuels et collectifs. « Nous veillons à ce que chaque salarié puisse proposer des projets sous condition qu’il s’y engage lui-même pour engendrer un véritable impact sur notre territoire ». Une ligne de conduite qui paie depuis un quart de siècle…
