Bendor est la première île acquise par PaulRicard en 1950. Un site de 7 hectares où l'inclinaison culturelle règne en maître des lieux, considéré par ce mécène de l'environnement et des arts, artiste lui-même, comme sa villa Médicis. Ici se mélangent harmonieusement sculptures, peintures, statues, ferronneries, bustes et nombre d'œuvres diverses d'inspiration éminemment méditerranéenne. Conjointement au support de création et d'exposition grandeur nature, la Galerie d'art, le Village des créateurs, le Musée d'objets publicitaires de sa célèbre boisson Ricard, celui des vins et spiritueux (2e plus importante collection au monde en la matière), incarnent à Bendor les principaux cadres d'un fonds culturel très prisé des 49 000 visiteurs annuels. Ces derniers sont en partie clients de l'hôtel 4 étoiles (60 clés) et des 8 villas qui en constituent les suites, mais également des restaurants, activités et festivités toujours marqués d'un sceau qualitatif.
« C'est l'imagination qui donne au tableau espace et profondeur », disait Henri Matisse. Paul Ricard n'en manquait pas quand il achète en 1958 l'île des Embiez, d'une superficie de 95 hectares et quelques galets, où ce bâtisseur trouve un terreau de jeu à sa mesure, intégrant la nature dans sa vision, ou plutôt s'intégrant à la nature pour mieux voguer à ses côtés. Au gré des aménagements, il a gardé ce cap et fait naître la vie en cultivant l'authentique en même temps que ses vignes qui produisent aujourd'hui 40 000 bouteilles en AOP (appellation d'origine protégée) et IGP Méditerranée (Indication géographique protégée - vin de pays).
Tout en respectant les éléments, le célèbre entrepreneur et chef d'entreprise a su aussi les analyser et les maîtriser, à commencer par le port de 750 anneaux désormais (dont 700 à l'année)*, orienté à l'abri du mistral et répondant aux dernières normes environnementales, comme l'essentiel des installations. L'Institut océanographique créé en 1966 (présidé par Patricia Ricard, l'une de ses petites-filles), son histoire, ses recherches scientifiques actives, son aquarium, son musée, sa sensibilisation des populations à l'écologie et à la biologie des écosystèmes marins (25 000 visiteurs par an, dont 5 000 scolaires), illustrent cette prise en considération avant-gardiste de la nature et de la mer. Laquelle, bien maîtrisée, n'est pas incompatible avec une activité d'hôtellerie, restauration, loisirs, tourisme familial et d'affaires, qui capte 105 000 visiteurs par an hors plaisanciers et locations (quasiment le double en définitive). En outre, les 7 plages et criques restent vierges de tout aménagement et exploitation.
Changement de paradigme…
« Mon grand-père me disait souvent qu'il était pressé de bâtir, surtout sur les Embiez, car après lui ce ne serait plus possible. Notre rôle serait ensuite d'entretenir. Je ressens cette nécessité de rénover et de préparer l'avenir, presque comme une urgence à mon tour… », confie Myrna Giron-Ricard, consciente d'appartenir à la 3e génération, la dernière à avoir côtoyé ce grand-père fondateur et patriarche. Membre du directoire familial de la SAPR**, elle veille avec le plus grand respect de cet héritage sur l'entretien, la rénovation et la montée en puissance qualitative des nombreux équipements. Si l'exemplarité est dans ses gènes, elle fait partie aussi des bonnes habitudes de la « maison » sous la conduite du directeur des opérations Gilles Grandguillotte, investi par ce même esprit de développement durable qui, aux Embiez et à Bendor, prend une dimension supérieure. Celle de pionniers dont la vocation d'ouverture, de nature et de culture reste identique. Car ce partage avec le public sur des îles privées perdure, offrant, comme un rêve éveillé à ceux qui le désirent, deux écrins animés de verdure posés sur la Méditerranée. Sauf que le temps passe et les éléments impactent les aménagements, surtout en bord de mer.
Ainsi, un vaste programme de rénovation globale de ce patrimoine a-t-il été entrepris depuis 2010, sur fonds propres, à commencer par les Embiez. Une stratégie de reconquête plus de 50 ans après les premières constructions, indispensable compte tenu de l'évolution des normes et conforme à la « promesse » du créateur vis-à-vis de ses joyaux.
* Ouvert toute l'année, 24/24h, certifié Iso 14001, Port Propres et Pavillon Bleu, le port Saint-Pierre de l'île des Embiez abrite 750 bateaux dans 2 bassins (2,8 millions d'euros de CA en amarrages), voiliers ou à moteur, de 5 à 45 mètres. Doté d'une station de carburant moderne et accessible en permanence, il dispose d'une aire de carénage équipée d'un engin de levage de 35 tonnes. En plus des 700 contrats d'amarrages annuels et 50 places réservées aux escales, le port dépasse les 11 000 nuitées, ce qui lui a valu d'être élu premier port d'escale de Méditerranée par la revue «Voile magazine» en mars 2016. Toute l'année, son yacht club est actif, organisant des animations, formations et régates, participant à la renommée de l'île.
** Le directoire de la Société Paul Ricard - SAPR - est présidé par Danièle Ricard, fille du fondateur.
La suite de ce dossier consacré aux iles Ricard est à lire dans le numéro 9909 des Nouvelles Publications (parution le 19/08/2016). Cliquez ici pour plus de renseignements sur nos offres d'abonnements (à partir de 55€/an).