AccueilEconomieRéforme des retraites : pour Philippe Korcia, « les entreprises ne sont pas responsables »

Réforme des retraites : pour Philippe Korcia, « les entreprises ne sont pas responsables »

Philippe Korcia, le président de l’UPE 13, réagit au durcissement du mouvement de contestation de la réforme des retraites et notamment aux initiatives visant des entreprises.
Philippe Korcia, le président de l’UPE 13, appelle au calme et demande aux manifestants de laisser travailler les entreprises.
Robert Poulain - Philippe Korcia, le président de l’UPE 13, appelle au calme et demande aux manifestants de laisser travailler les entreprises.

Economie Publié le , Propos recueillis par Frédéric DELMONTE

Les Nouvelles Publications : Le siège de la CMA CGM envahi, des devantures de banques et commerces dégradés, l’Union départementale 13 de la CGT qui appelle à « reprendre les richesses ». Quelle est votre réaction ?

Philippe Korcia : Il faut éviter le mélange des genres et ne pas tomber dans l’amalgame. Ce n’est pas en cassant de l’entreprise, en perturbant leur fonctionnement ou en empêchant les salariés de se rendre au travail que l’on va faire changer cette réforme des retraites. Je rappelle qu'elle a été voulue par le président de la République et soutenue par le Medef, parce que nous sommes attachés au modèle des retraites par répartition. Mais ce ne sont pas le Medef ou les entreprises qui l’ont voulue. Ce que j’entends depuis quelques jours c’est du dogme !
Vouloir déstabiliser l’activité économique est suicidaire. Il faut raison garder. Certains, une minorité, voudraient rétablir la lutte des classes et opposer de façon caricaturale les patrons aux salariés. Mais c’est tout ce que le Medef ne veut pas ! Pourquoi envahir le siège de la CMA CGM, une entreprise de notre territoire qui fait travailler des milliers de personnes ? Ce n’est pas un bon signe envoyé… Pourquoi certains veulent nous entraîner dans ce conflit ? Nous avons suffisamment de soucis à régler en ce moment. Il faut laisser les entreprises travailler.

Dossier | Réforme des retraites : une forte mobilisation dans les Bouches-du-Rhône

Vous avez sollicité le préfet ce 20 mars afin de mettre en place des réquisitions de personnels dans les dépôts de carburant et raffineries. Avez-vous eu un retour ?

En ce premier jour de la semaine, près de 55 % des stations-services de Marseille étaient vides. Les raffineries sont à l’arrêt ou bloquées… Des salariés qui perdent du temps pour faire le plein ou dans des embouteillages ou alors ne peuvent plus utiliser leur véhicule faute de carburant, ce n’est pas souhaitable. Avec les autres organisations patronales nous avons demandé à la préfecture des réquisitions dans les dépôts de carburant et dans les raffineries afin que les livraisons dans les stations-services soient effectuées. Cependant, à cette heure [l'interview a été réalisée le 20 mars en fin de journée, NDLR] nous n'avons pas eu de retour de sa part.

Comprenez-vous que l’utilisation du 49.3 ait attisé la colère ?

Le 49.3 a été utilisé de façon précipitée, mais il existe dans la Constitution française et il faut la respecter. Les réactions sont trop violentes. Pourquoi tirer sur les entreprises ? Il faut calmer le jeu.
Je le répète également : pour cette réforme, il aurait fallu davantage s’appuyer sur les organisations syndicales, de salariés ou patronales, qui sont représentatives. Nous aurions certainement évité un jeu politique et pu faire la réforme d’une autre façon.

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Réforme des retraites : une forte mobilisation dans les Bouches-du-Rhône


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