AccueilEconomieRetraites : pour les patrons marseillais, 64 ans, c’est déjà ça !

Retraites : pour les patrons marseillais, 64 ans, c’est déjà ça !

Les syndicats patronaux ont accueilli avec satisfaction les annonces du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite et de l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans. Mais ils regrettent certains oublis du projet gouvernemental.
Alain Gargani de la CPME Sud et Philippe Korcia de l'UPE 13
DR et Robert Poulain - Alain Gargani de la CPME Sud et Philippe Korcia de l'UPE 13

Economie Publié le , Serge Payrau

C’est sans surprise que la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé, le 10 janvier dernier, d’une part le recul de l’âge de départ à la retraite, qui sera porté à 64 ans au lieu de 62 d’ici 2030, et d’autre part l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités à compter de 2027. Des mesures qui ont été saluées par le monde patronal pour qui « travailler plus longtemps était une nécessité pour sécuriser et équilibrer les finances du régime dans la durée », comme l’avance la CPME Sud. Et le syndicat patronal de souligner que « le système français reste néanmoins plus avantageux, par exemple, que celui de nos voisins allemands,qui devront travailler, a minima, jusqu’à 67 ans à compter de 2031 ».

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Même a priori favorable chez Philippe Korcia, président de l’UPE 13, même s’il s’avoue « un peu déçu qu’on ne soit pas allé jusqu’à 65 ans. Le fait, ce n’est pas de travailler jusqu’à 64 ou 65 ans, le juge de paix, c’est d’avoir un système de retraites équilibré, et tous les experts avaient dit qu’il fallait aller jusqu’à 65 ans. Mais 64 ans, c’est déjà une belle avancée », résume-t-il. Un âge de 65 ans qui figurait d’ailleurs dans les engagements de campagne du candidat Emmanuel Macron en 2022.

Alain Gargani, président de la CPME Sud, qualifie même cette réforme de « vitale ». « Cela fait 20 ans que l’on entend parler de la réforme des retraites. C’est l’avenir de nos jeunes dont il s’agit. Nous devons tous être responsables et pragmatiques. Aujourd’hui, nous devons réformer les retraites », juge-t-il.

L’accès des indépendants à la retraite minimale

Au chapitre des satisfactions, la CPME estime que le projet « met fin à certaines iniquitésen supprimant des régimes spéciaux, pour les nouveaux entrants, et en décalant de deux ans l’âge de départ en retraite pour ceux qui en bénéficient actuellement ». Elle se félicite également du « maintien du dispositif "carrières longues" permettant à ceux ayant commencé à travailler plus tôt de partir plus tôt », et de « l’accès des indépendants à la retraite minimale correspondant à 1 200 mensuels », une proposition qu’elle a portée et qui constitue, à ses yeux, « une avancée réelle pour un grand nombre de commerçants et d’artisans ».

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En revanche, l’organisation patronale regrette que « les modalités de calcul des pensions n’aient pas été alignées entre les salariés du privé et ceux du secteur public », et déplore que sa proposition de « retraite additionnelle volontaire », « sur le modèle de ce qui existe dans la fonction publique, permettant à chacun d’être incité à capitaliser en vue de sa propre retraite », ne soit pas mentionnée dans le projet gouvernemental.

De son côté, Philippe Korcia se réjouit que cette réforme permette « l’équilibre du système des retraites » et de « garder le système de retraites par répartition, auquel les Français sont très attachés et qui est une bonne chose : ceux qui travaillent financent les pensions de ceux qui ont travaillé ».

Retraite chef d'entreprise : « Changer les mentalités »

Cependant, ce recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans alors que l’on observe aujourd’hui que l’âge moyen de cessation d’activité d’un salarié se situe autour de 57 ans et demi, 58 ans, oblige à une évolution. « Nous, chefs d’entreprise, en tout cas certains, nous devons changer de mentalité. Il faut considérer que le seuil fatidique, "les seniors, c’est 50 ans", c’est fini. Il faut que l’on arrive à faire travailler tout le monde en harmonie et de façon intelligente, les personnes qui dépassent les 60 ans et les jeunes de 25 ans qui vont arriver dans l’entreprise. On peut très bien avoir de la qualité, de l’expérience, et c’est ça qu’il faut dans nos entreprises, quand on a 60-62 ans », souligne Philippe Korcia.

Ainsi, aux yeux du président de l’UPE 13, « on ne peut plus accepter qu’une personne de 55 ans soit mise de côté dans l’entreprise. Il faut que les seniors soient considérés comme essentiel jusqu’à 60 ans », ce qui reculerait l’âge de la cessation d’activité d’autant que l’âge légal de départ à la retraite. « C’est le message que je vais m’employer à porter », assure-t-il. En ce sens, le fait que le gouvernement n’ait pas retenu la proposition de la CPME « consistant à diminuer les charges patronales des salariés les plus âgés pour favoriser leur maintien dans l’emploi », ne constitue pas un bon signal.

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