Quelle feuille de route pour Sabrina Agresti-Roubache ? La nouvelle secrétaire d'Etat à la ville fait ses classes. A travers les interviews accordées à nos confrères et son premier déplacement officiel à Marseille la nouvelle "ministre" dessine les contours de son périmètre. Et elle imprime son style. Sabrina Agresti-Roubache était l’invitée de la matinale de RTL. Elle y a parlé suite des émeutes, place de la police dans les cités et surtout place de l'écologie dans les quartiers populaires.
L’Etat "à la hauteur des attentes" après les émeutes
Interrogée au micro de RTL sur les difficultés rencontrées par des commerçants et des maires pour financer et lancer leurs travaux suite aux dégradations, Sabrina Agresti-Roubache a estimé que la réponse de l'Etat avait été à la hauteur des attentes. "Quand on fait un projet de loi reconstruction (...), oui c'est une réponse immédiate (...)", a déclaré la toute nouvelle secrétaire d'Etat, nommée le 20 juillet. "Un milliard de dégâts estimés (...), l'Etat non seulement était là mais toutes les collectivités territoriales et tous les réseaux consulaires se sont mobilisés immédiatement", a-t-elle assuré, citant également le rôle clé des associations d'élus.
🔴 @SabrinaRoubache, nouvelle secrétaire d'État chargée de la Ville, sur le rétablissement de l'ordre après les #émeutes : "Les gens veulent plus de police et mieux de police."
— RTL France (@RTLFrance) July 31, 2023
Invitée d'@ACavaille_Roux dans #RTLMatin ⤵️ pic.twitter.com/TuiltuhGIf
Elle a toutefois ajouté que "la pression" devait être mise sur les assureurs pour "faire des avances en trésorerie".
Déployer des policiers dans les banlieues
Concernant la politique menée dans les quartiers prioritaires, la secrétaire d'Etat estime que l'Etat "n'a pas attendu les émeutes pour agir", en déployant notamment "des forces d'action républicaines". "C'est-à-dire de déployer plus fortement du bleu de partout parce que c'est ce que les gens vous demandent (...) Les gens veulent plus de police et mieux de police. Comment ? En déployant plus de forces de l'ordre", a-t-elle ajouté, rappelant que son secrétariat d'Etat est à la fois rattaché à celui de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires et au ministère de l'Intérieur et des Outremer.
Ramener l’écologie dans les quartiers populaires
La nouvelle secrétaire d'Etat souhaite par ailleurs "ramener de l'écologie" dans les quartiers populaires. "La banlieue verte, c'est l'une de mes priorités. Ramener de l'écologie pour tout le monde. Je veux qu'on arrête avec l'écologie pour les initiés", a-t-elle dit. "Bien dormir, bien manger, bien se loger, bien apprendre et bien se divertir c'est un droit. Ce ministère n'est pas un ministère très technique, c'est selon moi le ministère du vivant", a-t-elle ajouté.
"Je ne serai pas la ministre des grands projets de loi (...) et surtout ça ne sera pas avec moi la politique du chéquier mais plutôt la politique du porte-monnaie", rappelé Sabrina Agresti-Roubache.
"Je veux des projets à hauteur d'homme, par exemple sur les contrats de ville en mode projet, pas besoin de faire de la paperasse (...) C'est une enveloppe contrats de ville [de] 360 millions d'euros répartie sur tout le territoire, à la main des préfets avec une feuille de route que j'indiquerai dès la rentrée", a-t-elle annoncé.
Marseille en Grand ?
Par ailleurs, Madame Agresti-Roubache est attendue sur le suivi du plan "Marseille en Grand". Si pour l'instant cette dernière n'a pas encore fait de grande déclaration à ce sujet, la nouvelle "ministre" de la ville a consulté les grands élus politiques. Lors de sa venue à Marseille, elle s'est entretenue avec Renaud Muselier, le président de la Région avec lequel elle est proche politiquement, avec Martine Vassal, la président de la métropole avec laquelle elle a assisté à l'arrivée de la première nouvelle rame de métro marseillais et avec Benoît Payan, le maire de Marseille. Des annonces devraient êtes faites à la rentrée sur ce sujet. Si la nouvelle secrétaire d'Etat insiste sur le fait qu'elle ne sera pas "la ministre des milliards" elle doit tout de même répondre aux attentes des collectivités en la matière. Marseille en Grand... et en moyens comme se posait la question le journal spécialisé TPBM.