AccueilEconomieSalon-de-Provence confirme son attractivité commerciale

Salon-de-Provence confirme son attractivité commerciale

L’arrivée de Nature et Découvertes, de Florel et l’extension de la Fnac, attestent que la "ville aux 1 000 commerces" concocte une recette porteuse pour son centre-ville.
Salon prouve une nouvelle fois son dynamisme avec l'arrivée de nouvelles enseignes au centre-ville, comme "Nature et Découvertes", place Morgan.
Salon prouve une nouvelle fois son dynamisme avec l'arrivée de nouvelles enseignes au centre-ville, comme "Nature et Découvertes", place Morgan.

Economie Publié le ,

Si à Marseille, les derniers jours ont été terribles et tristes pour les commerçants et établissements du centre-ville dévastés par les violences, à Salon-de-Provence, l’esprit était à la fête le 5 juillet pour célébrer l’arrivée de nouvelles enseignes et restaurants. Et non des moindres puisque Denis Tortel qui avait osé en 2018, avec son épouse Carine, implanter une franchise Fnac sur la place Morgan a racheté l’étage supérieur de 700 m2, vide depuis sa construction, pour y porter sa surface à 1 100 m2 et installer sur 300 m2 un magasin "Nature et Découvertes". « Nous y proposerons tout ce qui fait la force de son concept, dans l’air du temps. Ce sera le 1er franchisé en France métropolitaine puisqu’un seul existe pour l’heure à Ajaccio ». Les travaux s’engagent pour une ouverture espérée en octobre.

Jean-Luc Chauvin, Denis Tortel et Nicolas Isnard. (Crédit : JC Barla)

Une autre enseigne, jusqu’alors uniquement à l’Isle-sur-la-Sorgue, a pris pied sur le centre salonais : Florel en Provence, spécialiste des thés et infusions (Plantasia, Provence d’Antan et Romon Nature), fabriqués par Araquelle, située à Vernègues, à 16 km de Salon. « La décision a été dure à prendre, compte tenu du contexte économique, mais la boutique de l’Isle-sur-la-Sorgue existe depuis 2014. Ayant vécu sur Salon dans les années 2000, la ville a profondément changé, c’était le moment pour se lancer » confie Benjamin Petit, son responsable.

Une émulation maîtrisée et motivante

Benjamin Tenenbaum a, lui, ouvert un magasin "123 Cosme" de produits cosmétiques à petits prix. « Ce n’est définitivement plus le Salon d’hier, il n’y a plus besoin d’aller à Aix si l’on veut prospérer aux côtés de grandes enseignes » dit ce commerçant originellement ambulant. Tous devraient trouver leur place, au vu du succès d’autres entrepreneurs qui s’y sont positionnés. Arrivée il y a 8 ans, avant que la Fnac n’occupe l’espace voisin, Elmo Donabedian, sa gérante, a fait de "My Beers" le 1er des 40 bars à bières déployés en France. « On vit ici une aventure magnifique » assure-t-elle, rendant hommage aux efforts de la commune pour entretenir l’animation de la place, par les concerts, la culture, le sport (il y a eu du saut à la perche en juin) et des loisirs éclectiques (fleurs, moto et "vintage"…).

Depuis janvier 2023, 19 commerces se sont implantés dont la moitié dans la restauration et l’alimentaire, mais aussi une librairie manga qui n’a pas redouté la proximité de la Fnac. Les librairies "historiques", inquiètes au début des impacts de cette dernière sur leurs activités, sont toujours là cinq ans après (La Portée des Mots, Le Grenier d’Abondance…) et entretiennent le lien avec leur clientèle (rencontres d’auteurs, conseils personnalisés…). « Le contact humain est le meilleur moyen de lutter contre internet » glisse Denis Tortel.

Une identité affirmée payante

Cette expansion récompense la cohésion d’une stratégie municipale qui englobe l’offre de stationnement, les mobilités, la préemption ponctuelle d’espaces pour préserver la diversité des activités, la maîtrise du taux de vacance, les boutiques à l’essai (six actuellement)... Malgré les craintes initiales, le Village des Marques McArthur Glen à Miramas n’a en rien menacé Salon, même si la commune a récemment subi les déroutes d’enseignes de prêt-à-porter comme Camaieu (rapidement remplacée par Morgan).

« En centre-ville, nous recensons 560 commerces sur le millier que compte notre territoire, nous veillons à l’équilibre du dosage entre enseignes nationales et magasins indépendants, souligne Nicolas Isnard, maire de Salon. Notre taux d’évasion commerciale est à peine de 20 %, les Salonais ont compris l’intérêt de consommer local, ils y sont attachés ». A ces yeux, Nature et Découvertes va servir de "nouvelle locomotive" sur une zone de chalandise estimée à plus de 103 000 habitants. « Mais les commerces "identitaires" qui vendent la Provence contribuent aussi à l’image de notre cité » dit-il. Avant Florel, L’Occitane, Confiserie du Roy René, Marius Fabre, Rampal Latour, Souleiado, Les Mariées de Provence… y ont développé leur réseau.

Venu saluer une dynamique qu’il qualifie quasiment d’unique en France, de son œil de président de la CCI Aix-Marseille-Provence et des CCI Métropolitaines, Jean-Luc Chauvin évoque « le modèle de ce qu’il faut faire pour que ça marche. La réussite de Salon ne tient pas du hasard, mais d’une volonté municipale, d’une philosophie pour aller chercher les enseignes… Ces choix contribuent aussi à accroître le nombre de touristes ». En ces temps où la France se déchire dans les conflits et radicalités de tous ordres, le maire de Salon glisse qu’il tente simplement avec ses équipes de promouvoir une idée du "vivre ensemble" et d’un art de vivre en Provence où le respect, l’échange, la convivialité participent à la paix sociale…

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