Pourquoi l’univers continue-t-il de s’étendre ? Pourquoi le rythme de cette expansion s’accélère-t-il ? Comment se forment et évoluent les galaxies ? Des questions, des hypothèses, des théories, les scientifiques n’en manquent pas pour lever les mystères d’un univers né voici 13,7 milliards d’années et dont la quasi-totalité demeure inconnue. Ils fondent donc beaucoup d’espoir sur le satellite Euclid qui vient de passer avec succès toute une batterie de tests (vibrations, acoustiques, thermiques, électromagnétiques…) dans les salles blanches de Thales Alenia Space à Cannes, dans le cadre d’un programme piloté par l’Agence spatiale européenne (ESA).
Regarder l'univers 10 milliards d'années en arrière
En juillet prochain, ce satellite sera expédié à 1,5 million de kilomètres de la Terre et se positionnera en orbite à l’opposé du soleil. Pour la première fois pour un projet de l’ESA, le lancement sera effectué par un lanceur Falcon 9 de la société américaine Space X. Sa mission - avec les équipements dont il est gorgé (télescope, spectromètre proche infra-rouge, capteurs, systèmes de transmission de données…) - est de regarder l’univers jusqu’à 10 milliards d’années en arrière comme une loupe et de révéler ainsi ce qui se cache derrière la matière et l’énergie noires. Dans « le pire des cauchemars », comme le glisse l’un des participants, les six ans d’observation, de collecte et d’analyses des informations et images viendront confirmer les positions scientifiques émises à ce jour et en particulier la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein.
Mais leur rêve est d’accéder à une part, même mineure, d’appréhension inattendue de cet inconnu qui viendrait tout bouleverser et ouvrir des champs nouveaux de recherche et d’exploration. « Une nouvelle cosmologie », ose le directeur de projet de l’ESA, Giuseppe Racca. Et dans ce défi, outre Thales Alenia Space, maître d’œuvre du programme, la Provence apporte sa contribution, puisque, à Marseille, le Centre de Physique des Particules – IN2P3 ou le Laboratoire d’astrophysique (LAM), et à Nice, le Laboratoire Joseph-Louis Lagrange (Observatoire de la Côte d’Azur/CNRS/Université Côte d’Azur) y sont associés parmi les 300 institutions, 80 compagnies, 140 entreprises cotraitantes et 4 000 chercheurs et industriels de 21 pays impliqués dans Euclid.