Indépendamment de son statut juridique, la startup doit faire évoluer ses organes de direction en fonction de son développement et/ou de ses levées de fonds. Mais comment faire ? Pour éclairer les jeunes entrepreneurs, la commission Gouvernance de la CEFIM a rassemblé à Marseille, dans les locaux de l’EMD Ecole de management plusieurs spécialistes du sujet. Et notamment Alain Martel, directeur formation de l’IFA (Institut Français des administrateurs) et membre du groupe de travail sur la gouvernance des startups et Jacques Meler, président de Provence Business Angels (PBA) et administrateur de France Angels. Alain Martel a souhaité rappeler d’emblée que “la gouvernance n’était pas réservée aux grands groupes côtés. Toutes les structures peuvent être concernées. La gouvernance permet d’orienter et de penser au coup d’après”.
Par contre il n’y a pas de modèle unique de gouvernance mais il faut trouver les bons principes à mettre en place. Parmi eux : faire en sorte que celui qui prend les décisions puisse être contrôlé à un moment donné par un autre. Il est important également d’accepter la collégialité. Et d’être en mesure de rendre des comptes. “Les entrepreneurs de startups ont l’audace créatrice, il faut aussi une gouvernance créatrice. Cela permet d’avoir de bons réflexes et de rassurer les investisseurs”, ajoute Alain Martel.
Les business angels interviennent auprès des startups au tout début de leur aventure.
“Nous sommes souvent les premiers investisseurs d’une entreprise. Lorsqu’elle ouvre son capital à un tiers, c’est nous !”, illustre Jacques Meler.
Le business angel a un fort rôle pédagogique. Il accompagne l’équipe fondatrice. “Ouvrir son capital, c’est partager”, insiste Jacques Meler. Il estime ainsi que “c’est important de prendre de bonnes habitudes dès le départ. Si les fondamentaux sont solides c’est bien pour maintenant et pour après. Il faut de l’écrit”. Et pour bien faire les choses, mieux vaut être bien accompagné. Alain Martel précise sur ce point “que dans le pacte d’actionnaires, l’avocat est au service de celui qui paie. Il est donc important que chaque partie retienne son avocat et comprennent bien ses risques avant de signer”. Concernant les clauses, Jacques Meler est clair : “80% sont standards et 20% sont issues de la négociation. Il faut trouver le bon équilibre”.
Comité stratégique et conseil d’administration
L’entreprise dans une seconde étape va grandir. Des recrutements s’imposent et le chef d’entreprise va devoir déléguer.
“Le dirigeant ne peut pas être le meilleur dans tous les domaines. Il ne peut pas avoir toutes les compétences. Mais c’est son bébé alors cela reste un moment difficile. Dans ces moments là il a besoin de se tourner vers les bons conseils de son comité stratégique”, résume Alain Martel.
Encore faut-il que ce dernier soit bien composé. Mieux vaut ne pas mettre d’ami dans son conseil stratégique. Il est par contre important de trouver des personnes avec de nouvelles compétences pour apporter une valeur ajoutée à l’entreprise. Il faut aussi suffisamment d’administrateurs externes pour avoir un autre regard.
L’entreprise progresse encore et toujours et atteint une certaine maturité. Elle a besoin pour garder sa bonne position de penser à de nouvelles offres. Le conseil d’administration est là pour veiller à la bonne tenue de l’entreprise. Des comptes rendus sont donnés au conseil d’administration à échéance régulière ainsi que la cartographie des risques.
Retrouvez chaque semaine, dans les pages et sur le site des Nouvelles Publications, notre rubrique Cefim. Cliquez ici pour plus d'informations sur nos offres d'abonnement.