L'histoire. Lucie a un problème avec les choses de travers et met un peu de colère dans tout. Elle est méfiante, toujours pressée, un peu peste. Thomas, son nouveau voisin, est veuf mais résolument sympathique, humain et équilibré. Son enfance à elle, à Roubaix, c'était plutôt « Zola », la sienne, à lui, c'était plutôt « Spirou ». A la faveur d'un dégât des eaux, cette dramaturge en mal d'inspiration et ce fiscaliste, jamais à court de mots, vont bouleverser leur vie. Ils vont se toiser, s'engueuler puis se séduire, s'éloigner, se fâcher et enfin se retrouver. On suit l'évolution, drôle et émouvante, de leur histoire, de leurs sentiments.
La mise en scène est joliment rythmée, les dialogues bien ciselés, fusent. Bérénice Bejo, récompensée à Cannes et césarisée pour ses rôles au cinéma, ici dans son premier rôle sur les planches, est solaire. Stéphane de Groodt, chroniqueur sur Canal + et comparse de Simon Abkarian dans la série « Kaboul Kitchen », est désarmant de tendresse et d'une présence évidente. L'excellent tandem qu'ils forment nous fait passer un joli moment de théâtre. Après « Le Prénom » et « Un dîner d'adieu », « Tout ce que vous voulez » est la troisième collaboration entre les auteurs Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière et le metteur en scène Bernard Murat. Après la famille et les amis, le duo d'auteurs s'attaque donc au couple. La pièce pose la question, en filigrane, de la rencontre amoureuse : jusqu'où peut-on puiser dans la réalité et dans sa vie pour raconter une histoire, écrire une fiction ? Où est le mensonge ? Où est la vérité ? Comment cela va-t-il finir ? Ici, heureusement entre de bonnes mains, l'histoire vraie ou fausse, finit bien. Représentations jusqu'au 21 janvier.